Les conseils que vous devez entendre pour mieux affronter la COVID-19
Alors que l’été touche à sa fin, de nombreuses personnes commencent à se demander à quoi ressemblera la vie cet automne et cet hiver, alors que la pandémie de COVID-19 reprend de plus belle. Les personnes immunodéprimées, entre autres, s’inquiètent de ce qui pourrait leur arriver. Le Dr Kam Shojania, un rhumatologue et un spécialiste des essais cliniques chez Arthrite-recherche Canada, estime, lui, que la plupart des personnes atteintes d’arthrite ne devraient pas craindre le virus.
« J’ai des patients qui ont peur de quitter leur domicile », déclare le Dr Shojania. « Mais un grand nombre de personnes atteintes d’arthrite ne sont pas aussi vulnérables qu’elles le pensent. »
Il ajoute qu’il est important pour les personnes qui souffrent d’arthrite de sortir, de faire de l’exercice et de socialiser pour leur bien-être et leur santé mentale.
Le Dr Shojania a passé six semaines à traiter des patients dans le service COVID de l’hôpital général de Vancouver, entre mars 2020 et juin 2021, aux côtés d’autres rhumatologues qui ont également donné de leur temps. Il est chef de la Division de rhumatologie de l’Université de la Colombie-Britannique et directeur médical du Mary Pack Arthritis Program. Il dirige également un cabinet privé de rhumatologie à Vancouver. Il fait aussi partie d’un comité de la Régie provinciale de la santé qui formule des recommandations sur la vaccination contre la COVID-19 pour les personnes vulnérables souffrant d’arthrite.
Nous avons rencontré le Dr Shojania et lui avons demandé de répondre à certaines questions soulevées par les personnes atteintes d’arthrite.
Que diriez-vous aux personnes atteintes d’arthrite qui ont un système immunitaire affaibli et qui s’inquiètent de la quatrième vague?
J’insiste sur l’importance de recevoir deux doses de vaccin contre la COVID-19 et de suivre les règles établies par la santé publique. Portez un masque lorsque vous êtes à l’intérieur et lavez-vous les mains fréquemment. Ne restez pas enfermé à l’intérieur. Soyez sociable et faites de l’exercice dans un lieu extérieur approprié. Il existe plusieurs facteurs de risque importants qui peuvent entraîner des complications graves chez les personnes infectées par la COVID-19, notamment l’obésité, le tabagisme, le diabète de type 2, l’hypertension et les maladies pulmonaires. L’exercice et un mode de vie sain sont absolument essentiels. Je dis à mes patients de se concentrer sur ces deux aspects, car on peut toujours les améliorer.
Que pensez-vous d’une troisième dose de vaccin?
J’ai deux points de vue sur la question. Premièrement, je me mets à la place du patient qui est en face de moi. Deuxièmement, j’essaie de penser à la population en général. Voilà ce que je dis à mes patients. Si votre système immunitaire est affaibli (par votre maladie ou par les médicaments que vous prenez pour la traiter), vous devriez probablement recevoir une troisième dose à un moment donné. En théorie, si vous avez reçu une première dose en mars et une deuxième en mai, vous devriez recevoir une dose de rappel huit mois plus tard. En période de crise, il y a cependant une chaîne de commandement à respecter. La Dre Bonnie Henry et les autres agents des autorités sanitaires de la Colombie-Britannique sont ceux qui prendront les décisions relatives aux doses de rappel.
En ce qui concerne la population de la Colombie-Britannique, les responsables de la santé ont des décisions à prendre. Devons-nous nous concentrer sur l’administration d’une première dose aux membres de toutes les collectivités et aux personnes qui hésitent à se faire vacciner? Si nous administrons une dose de rappel, qui devrait la recevoir en premier? Devrait-on privilégier les travailleurs de la santé qui traitent les patients atteints de la COVID, les personnes vulnérables et immunodéprimée, ou les personnes âgées? Ces décisions doivent être prises à l’échelle de la population.
À l’approche de la saison des rhumes et de la grippe, comment les personnes atteintes d’arthrite ou ayant un système immunitaire affaibli peuvent-elles se protéger contre la COVID-19?
Je n’aime pas l’expression « cliniquement extrêmement vulnérable », mais je comprends que nous ayons besoin de cette catégorie à des fins de planification. Si vous êtes sous méthotrexate à faible dose, je ne suis pas sûr que vous soyez vulnérable. Si vous êtes sous rituximab, vous l’êtes probablement. Mettons-nous ces patients atteints d’arthrite au même niveau de vulnérabilité qu’un patient cancéreux qui vient de subir une greffe de la moelle osseuse? Nous avons tendance à mettre tout le monde dans le même panier en termes de vulnérabilité, mais cela augmente inutilement l’anxiété de certaines personnes.
Ce n’est pas tout noir ou tout blanc. Je m’inquiète pour un patient qui souffre de lupus, avec une affection pulmonaire, et qui prend de la prednisone. Je suis moins inquiet pour un patient qui prend du méthotrexate à faible dose, le médicament immunosuppresseur le plus courant.
En rhumatologie, nous essayons de considérer le patient dans son ensemble, ses habitudes de santé, ses autres problèmes médicaux, son âge, son statut de fumeur et ses médicaments. Ces facteurs nous aident à déterminer les risques de complications graves.
Une de mes patientes monte et descend régulièrement les escaliers de Wreck Beach. Le faire six fois correspond à gravir le Grouse Grind. Elle me dit : « Si je continue mes exercices cardiovasculaires, je pourrai mieux combattre une mauvaise infection pulmonaire. » Je pense qu’elle a raison. Bien sûr, elle a été vaccinée et elle est donc doublement protégée. Certaines personnes restent à la maison ou deviennent sédentaires à cause de la COVID, et c’est plus inquiétant. Les tissus adipeux augmentent l’inflammation et aggravent les symptômes de l’arthrite.
La Dre Bonnie Henry nous conseille de faire de l’exercice et de socialiser. La plupart des personnes atteintes d’arthrite peuvent le faire en toute sécurité. Faites-vous vacciner, portez un masque, lavez-vous les mains et suivez les règles établies par la santé publique.